• A quoi bon le football olympique ? 1ere partie

     

    Sport olympique depuis 1908, le football était déjà présent dès les origines comme sport de démonstration. Il partage toutefois avec les Jeux une histoire tourmentée qui perdure aujourd’hui. A l’origine, le tournoi olympique de football présentait les meilleurs équipes, composées des meilleurs joueurs. Quoi d’anormal à ce que les meilleurs athlètes du monde participent aux Jeux Olympiques?

    Le premier grain de sel dans le rouage des anneaux intervient en 1930, date de la première Coupe du Monde de football. L’Uruguay, pays organisateur, devient le premier pays à soulever la petite statuette dorée. Les Sud-Américains récidiveront en 1950 au Brésil. Pourtant, sur le maillot de la "Céleste" figurent quatre étoiles. Deux d’entre elles symbolisent les victoires à la Coupe Jules-Rimet (appellation contrôlée de l’intérieur du pied), les deux autres rappelant les victoires aux tournois des Jeux Olympiques de 1924 et 1928.

     

    Avant 1930, le tournoi olympique était la seule compétition mondiale de balle au pied un peu sérieuse. Son vainqueur pouvait dès lors légitimement prétendre au titre de meilleure équipe de la planète. La création de la Coupe du Monde créa donc un premier schisme.

     

    La professionnalisation du football dans les années qui suivirent enfonça le clou. Il était inconcevable - et pour un bon bout de temps encore - que les héros de l’Olympe touchassent quelques billets. Le tournoi olympique de football restait le domaine des footballeurs amateurs.

     

    Sauf que voilà, l’amateurisme, il était très relatif selon les pays.

     

    En Europe de l’Est, c’était très simple: tous les sportifs étaient amateurs. Officiellement, ils étaient employés de l’administration, dans l’armée pour beaucoup d’entre eux. Aujourd’hui, on appellerait ça un emploi fictif. Peut-être même qu’à l’époque on appelait ça comme ça aussi, mais pas à l’est du Mur. Ces fonctionnaires fantômes avaient tout leur temps pour se consacrer à leur activité sportive.

     

    Les pays de l’Est pouvant donc présenter leur meilleure équipe face à d’anonymes occidentaux, les résultats furent imparables. Toutes les médailles d’or pendant trois décennies revinrent au bloc socialiste, chaque pays recevant son sésame: Hongrie en 1952, 1964 et 1968, URSS en 1956, Yougoslavie en 1960, Pologne en 1972, RDA en 1976 et Tchécoslovaquie en 1980.

     

    Mais non contents de truster l’or, ils gagnaient aussi l’argent. Cela donnait des finales type Hongrie-Bulgarie ou RDA-Pologne, aussi alléchantes qu’un épisode de "Voisin, Voisine".

     

    Le CIO (Comité International Olympique) en ayant assez de les voir s’amuser entre eux décida d’ouvrir le tournoi aux pros, en 1984 à Los Angeles. Oui, mais? Quid de la Coupe du Monde? La FIFA (Fédération Internationale de Football) ne souhaitait pas voir une compétition aussi médiatisée que les Jeux Olympiques faire de l’ombre à son joli jouet, jouet qui avait passablement grossi depuis 1930.

     

    On décida alors de n’autoriser que les professionnels n’ayant jamais pris part à un match de Coupe du Monde. C’était les meilleurs qui jouaient mais pas vraiment non plus. Comment ménager la chèvre, le chou, mais pas la cohérence. La France remporta la breloque en Californie avec Bijotat, Xuereb et Thouvenel plutôt qu’avec Platini, Giresse ou Bossis, sacrés simples Champions d’Europe un mois aupqravant. L’équipe B, en quelque sorte.

     


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